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2022

 

Le Palais Garnier


Des Comptes d’Haussmann aux Contes d’Hoffmann

 

Opera Garnier, Paris France - Photo Adam Syrowy
 « Le propre de l’Opéra est de tenir les esprits, les yeux et les oreilles dans un égal enchantement » énonçait déjà La Bruyère. Le 15 août 1867, on découvre la façade du palais Garnier avec sa décoration polychrome. Depuis lors, sculptures, groupes, médaillons allégories, motifs, fresques, peintures, mosaïques n’ont cessé d’enrichir l’Académie Royale de Musique – créée en 1669 par Louis XIV – pour lui redonner son lustre d’antan (l’actuel étant éteint depuis 1937).
Les peintres Baudry, Lenepveu, Boulanger, Clairin, Harpignies, Pils, Hubert Robert, Delaunay, Barrias, Chagall rivalisent d’invention avec les sculpteurs Falguière, Gumery, Chapu, Carrier Belleuse, Schoenewerk , Alasseur, Cavalier, Salmson, Bouchard ou Carpeaux. Le visiteur japonais d’aujourd’hui, dans son Tour du Monde en huit jours (lui pardonne Jules Verne, secrétaire général de l’Opéra de Paris !) et le Hilly-Billy du fin fond des Etats-Unis, guitare sagement laissée à la maison, contemplent du même regard amusé le groupe de la Danse, les bustes de Gounod et de Garnier tels que sortis tout droit de l’atelier de Carpeaux que l’on peut voir Boulevard Exelmans, à deux pas du Pont de Garigliano.
Ces amoureux napolitains s’arrêtent d’instinct devant les mosaïques de Salviati qui ornent l’avant foyer à attendre peut-être le O sole mio de leur Caruso.

Bourguignons et Bigourdans s’émerveillent en retrouvant pierre de Ravières et marbre sarrancolin. Les admirateurs du modeste Angélus lèvent un regard étonné vers le colossal Apollon à la lyre d’Aimé Millet et se demandent quelle Walkyrie le Pégasse de Lequesne s’apprête à emporter vers le grand Walhalla.
De bronze sont les candélabres signés Carrier-Belleuse, de bronze la Pythonisse de Marcello ; d’airain était la voix de Norma lorsqu’elle serrait la gorge de Maria Callas devant un parterre de Gaulois blasés du Tout Lutèce 1964 ou étreignait le cœur des spectateurs de l’Opéra Roumain lors du Concert Exceptionnel, Hommage à Leonid Brejnev du 15 novembre 1982.
Existerait-il Débutante qui jamais n’ait rêvé de gravir les marches de marbre blanc du Grand Escalier (balustrades d’onyx d’Algérie, 10m de large à la base) entre deux rangées de Gardes Républicains figés sabre au clair, au bras de quelque roide polytechnicien à bicorne avant de demander aux Saint-Gobain du Grand Foyer, si vraiment elle ne serait pas plus belle que la plus belle des héroïnes du compositeur de Thaïs.
Ne sont-ils pas émouvants ces Philémon et Baucis qui s’égarent sur la rampe qui mène au Pavillon d’honneur (celui de l’Empereur, devenu au fil des ans Musée Bibliothèque) pour aller saluer les bustes de Gluck, Wagner, Debussy, Chabrier, Saint-Saëns, Enesco ou s’incliner devant la toute première des grandes Aïda, une chanteuse du Pharaon Takélotis momifiée dans son sarcophage, eux qui hébergèrent la charmante Ninon Vallin dans leur bungalow de Sydney du temps de la tournée de la grand cantatrice française aux antipodes ?
Point pour eux désormais les 80.000 volumes, 100.000 dessins, affiches , livrets, programmes, dossiers concernant œuvres, interprètes,  compositeurs ou partitions de tous les ouvrages donnés depuis 1669 ; mais il s’arrêteront cependant devant les portraits de Madeleine Guimard, de Pauline Viardot, de Richard Wagner (ce dernier peint par Renoir et auquel Cosima préféra toujours le fusain de Von Lenbach qui illustre le programme de l’historique Concert Wagner dans les murailles du Château de Montségur, Comté de Foix du 15 juillet 1984)…
« Adieu notre petite table » se prendront à murmurer les passionnés de la Manon de Massenet devant la table-piano du maître stéphanois, cette Vestale de l’amour que n’aurait pas désavouée le protégé de l’impératrice Joséphine :
Spontini, dont nous admirons ici le piano.
De la Malmaison à St - Peters bourg, les chaussons de Diaghilev (offerts par Serge Lifar) nous redisent l’heureuse époque où la Grand Armée des Arts rêvait d’un même Petitpas avant que la Mireille de Gounod et de Mistral, de la sainte Russie à la fière Roumanie, tant dans sa version française que dans sa création provençale – la Patti et la Vaillant aidant – ne soulève unanime enthousiasme …

1875 : L’Opéra Garnier est enfin inauguré (les travaux avaient été abandonnés pendant la guerre de 1870) en la présence du Maréchal de Mac Mahon et Madame, du Lord Maire de Londres, de Sa Majesté le roi Alphonse XII d’Espagne et sa mère Isabelle, de Sa Majesté le roi de Hanovre, du Bourgmestre d’Amsterdam et de quelques autres grands noms. Charles Garnier, dit-on, dû payer sa place et se retrouva perdu dans quelque recoin des cinq étages de loges dominant la magnifique salle à l’italienne, rouge et or, avant de se voir appelé au rang des officiels par Mac Mahon soi-même.
Le Temple dressé, les décors plantés, l’acoustique éprouvée (et quelle acoustique !) en ce mardi 5 janvier 1875 à 8 h comme le précise l’affiche, le spectacle pouvait commencer et il commença par les 1 er et 2ème actes de La Juive (Halévy Scribe) avec Mesdames Krauss et Belval, Messieurs Villaret, Belval, Bosquin, Gaspard ; les 3èmes et 4èmes actes de Hamlet (Ambroise Thomas, Carré et Barbier) avec Mesdames Gueymard-Lauters, Nilsson- Rouzeaux, Messieurs Faure, Gailhard, Bataille, Dieu.
Venait ensuite La Fête du Printemps puis la scène de l’Eglise de Faust (Gounod, Barbier, Carré ) l’un des endroits les plus poignants de la partition avec Mme Nilsson-Rouzeaux dans le rôle de Marguerite et M. Faure. Le ballet La Source (1 er tableau du 2 ème acte) et l’ouverture de La Muette de Portici, mettaient un terme à cette grandiose soirée. Le spectacle pouvait donc continuer.
Opera Garnier, Paris France

Mais dès ce début, les difficultés économiques vont rendre l’exploitation du Palais Garnier bien difficile.
Il ne sera pas sans intérêt pour le public contemporain de se faire une idée du tableau des recettes et des dépenses de notre première scène nationale au cours des dix premières années de cette exploitation.

Charles Garnier vivra jusqu’en 1898. A défaut d’obsèques nationales comme pour Meissonnier et Gounod, le gouvernement enverra 500F à sa famille.
Charles Garnier n’avait pas plus appris les manières de la République qu’il n’avait su celles de la Cour.


Claude d’Esplas



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The Palais Garnier


From Haussman’s accounts to Hoffmann’s tales

 

Opera Garnier, Paris France - Photo Adam Syrowy
 « “ The Opera’s specificity and purpose is to hold spirits, ears and eyes equally mesmerised”, wrote La Bruyère (in the seventeenth century). On the 15th of August, 1867, the front of the Palais Garnier, with its variegated ornaments, is unveiled. Since then sculptures, groups, allegorical medallions, motifs, frescoes, paintings, and mosaics have continuously kept on enriching the Royal Académie of Music - created in 1669 by Louis the XIVth - in order to restore its former glory (the current one being unlit since 1937).
The painters Baudry, Lenepveu, Boulanger, Clairin, Hapignies, Pils, Hubert Robert, Delaunay, Barrias, and Chagall, outdo themselves with their inventiveness, rivalling that of the sculptors Falguière, Gumery, Chapu, Carrier Belleuse, Schoenewerk, Alasseur, Cavalier, Samson, Bouchard and Carpeaux. Today’s Japanese visitor, in the course of his trip around the world in eight days (may Jules Verne, general secretary to the Paris Opera, forgive him!), and the Hilly-Billy from the far end of the United States, having kindly left his guitar at home, stare with shared amusement at the sculpted Dance group, or at the busts of Gounod and Garnier looking as if they were fresh out of the Carpeaux workshop, which can be seen Boulevard Exelmans, a stone’s throw away from the Garigliano bridge.
Here Napolitan lovebirds instinctively stop before the Salviati mosaics which decorate the front foyer, waiting perhaps for the “O sole mio” of their very own Caruso.

Bourguignions and Bigourdans are filled with amazement when they run into Ravières stone and Sarrancolin marble. The admirors of the humble Angélus lift a curious eye to the colossal Apollo bearing an Aimé Millet lyre and wonder, which Walkyrie will Lequesne’s Pegassus carry away to the great Walhalla.
The Carrier-Belleuse candelabras are bronze, the Marcello Pythonisse is bronze also; and brazen was the voice of Norma when it tightened Maria Callas’ throat before a floor of blasé Gauls, the cream of 1964 Lutecia, or When it wrung the hearts of the Romanian Opera’s audience during that exceptional concert, homage to Leonid Brezhnev, on the 15th of November, 1982.
Could there be a débutante in the world who has never dreamed of climbing the white marble stairs of the Great Staircase (balustrade of Algerian onyx; ten metres wide at the base), between two rows of Republican guards as still as stone, with fiery blades, leaning onto the arm of some stiff polytechnicien wearing a bicorne, before asking the Saint-Gobains of the Grand Foyer if really, is she not more beautiful than the most beautiful heroine ever created by the composer of Thaïs.
Are they not moving, these Philémon and Baucis, straying on the ramp that leads to the “Pavillon d’honneur” (at a time, the Emperor’s own, having become since the Library Museum), on the way to saluting the busts of Gluck, Wagner, Debussy, Chabrier, Saint-Saëns, Enesco, and to bowing before the very first great Aïda, singer for the Pharaoh Takélotis, mumified in her sarcophagus - they who had put up the delightful Ninon Vallin in their Sydney bungalow for the duration of the great French singer’s tour of the Antipodes?
Unavailable henceforth, the 80 000 volumes, 100 000 drawings, posters, booklets, programs, files relating to works, interprets, composers or their music, all the publications amassed since 1669; nevertheless, one can stop and contemplate the portraits of Madeleine Guimard, Pauline Viardot, Richard Wagner (the latter painted by Renoir; Cosima always favoured the charcoal drawing by Von Lenbach which illustrates the programm for the historic Wagner concert within the walls of the Chateau de Monségur, Foix county, on the 15th of July 1984)...
“Adieu to our little table”, will find themselves murmuring before Massenet’s table- piano those who are inflamed by the Saint-Etienne master’s Manon, a vestal of love that Spontini, protégé of the emperess Josephine, would not have disavowed; we admire his piano here.
From la Malmaison to St-Petersburg, Diaghilev’s slippers (a gift from Serge Lifar) tell us once more of happy years, a time when the Great Army of the Arts kept dreaming on of that same Petitpas, until Mireille, as she was conjured up by Gounod and Mistral, generated unanimous enthusiasm, from saintly Russia to proud Romania, as much in her French as in her Provengal incarnation - Patti and Vaillant served her well in that matter...
1875 : LOpéra Garnier is inaugurated at long last (the works had stalled during the 1870 war), in the presence of the Maréchal de Mac Mahon and Madame his wife, London’s Lord Mayor, his Majesty the king Alphonso XII of Spain and his mother Isabella, his Majesty the king of Hanover, the Burgmeister of Amsterdam, among others of high rank. It is said that Charles Garnier had to pay for his own seat and found himself lost in a corner somewhere among the five levels of boxes and balconies overlooking the magnificent Italian-style théatre, red and gold, before being called to join the officers by Mac Mahon himself.
The temple errected, the decor set, the accoustics tried and tested (and what accoustics!) : on Tuesday the 5th of January 1875 at 8pm, as the poster states, the show could begin, and began with the first and second acts of La Juive (Scribe and Halévy), performed by Mesdames Krauss and Belval, and Messieurs Villaret, Belval, Bosauin, Gaspard; the third and fourth acts of Hamlet (Ambroise Thomas, Carré and Barbier) with Mesdames Gueymard-Lauters, Nilsson-Rouzeaux, and Messieurs Faure, Gailhard, Bataille, and Dieu; then came “la Fête du Printemps” and “la scène de l'Eglise” in Faust (Gounod, Barbier, Carré), one of the most poignant moments of the piece with Mme. Nilsson-Rouzeaux performing as Marguerite and M. Faure; the grandiose soirée ended with the ballet La Source (first tableau, second act) and the overture of Porticis La Muette. The show could go on.
Opera Garnier, Paris France

From the start however, economic hurdies would render the running of the Palais Garnier rather difficult. It may be of interest to a contemporary audience to get an idea of the balance between income and expenditures during the first ten years of our foremost national scene.
Charles Garnier lived until 1898. Unlike Meissonnier and Gounod, he never got a national funeral. Instead, the government sent 500 francs to his family. Charles Garnier had no more learned the ways of the Republic than he had those of the royal court.


Claude d’Esplas
Translation : Charlotte Monteil



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Das Palais Garnier


Von den Konten Haussmanns zu den Erzählungen Hoffmanns

 

Opera Garnier, Paris France - Photo Adam Syrowy
 « Es ist das Eigentliche der Oper, Geist, Augen und Ohren gleichermassen zu bezaubern”, sagte schon La Bruyère. Am 15. August 1867 entdecken wir die Fassade des palais Garnier mit seiner polychromen Dekoration. Seitdem haben Skulpturen, Gruppen, allegorische Medaillons, Motive, Fresken, Gemälde, Mosaike die königliche Musikakademie - geschaffen 1669 von Ludwig XIV. - unaufhörlich bereichert, um ihr den vormaligen Glanz zurückzugeben (der gegenwärtige ist seit 1937 erloschen).
Die Maler Baudry, Lenepveu, Boulanger, Clairin, Harpignies, Pils, Hubert Robert, Delaunay, Barrias, Chagall wetteifern mit den Bildhauern Falguière, Gumery, Chapu, Carrier Belleuse, Schoenewerk, Alasseur, Cavalier, Salmson, Bouchard oder Carpeaux um neue Ideen. Der japanische Besucher von heutzutage, auf seiner Weltreise in acht Tagen (möge ihm Jules Verne, Generalsekretär der Oper von Paris, vergeben!) und der Hinterwäldler aus dem fernsten Winkel der Vereinigten Staaten, der klugerweise seine Gitarre zu Hause gelassen hat, betrachten gleichermassen amüsiert die Tanzgruppe, die Büsten von Gounod und von Garnier, so wie sie direkt aus der Werkstatt von Carpeaux hervorgegangen sind, eine Werkstatt, die man am Boulevard Exelmans sehen kann, dicht am Pont Garigliano.
Ein neapolitanisches Liebespaar bleibt instinktiv vor den Mosaiken von Salviati stehen, die die Vorhalle schmücken und erwartet vielleicht das O sole mio von ihrem Caruso.

Burgundische und bigorraner Besucher staunen beim Anblick ihres Ravières Stein und ihres Sarrancolin Marmor. Die Bewunderen des bescheidenen Angélus erheben einen erstaunten Blick zu dem Koloss Apollon mit Leier von Aimé Millet und fragen sich, welche Walküre sich darauf vorbereitet, den Pegasus von Lequesne zur grossen Walhalla zu bringen.
Die Kandelaber von Carrier-Belleuse sind aus Bronze, aus Bronze die Wahrsagerin von Marcello; aus Erz war die Stimme der Norma, als sie vor einem Publikum von blasierten Galliern der hohen Gesellschaft von Lutetia 1964 die Kehle von Maria Callas zuschnürte oder das Herz der Zuschauer der Rumänischen Oper zerriss anlässlich des Ausserordentlichen Konzerts, Huldigung an Leonid Brejnev, am 15. November 1982. Sollte es eine Debütantin geben, die nie davon geträumt hat, die weissen Marmorstufen des Grand Escalier emporzusteigen (Balustrade aus algerischem Onyx, an der Basis 10m breit) zwischen zwei Reihen erstarrter Gardes Républicains mit gezogenem Säbel, und dies am Arm eines steifen Absolventen der Ecole Polytechnique mit Zweispitz, bevor sie die Saint-Gobain des Grand Foyer fragt, ob sie nicht wirklich viel schöner sei als die schönste der Heldinnen des Komponisten von Thaïs.
Sind sie nicht rührend, diese Philemon und Baucis, die sich auf das Geländer verirren, das zum Ehren-Pavillon führt (dem des Kaisers und im Lauf der Jahre ‘Museum und Bibliothek’ geworden), um die Büsten von Gluck, Wagner, Debussy, Chabrier, Saint-Saëns, Enesco zu grüssen oder sich vor der allerersten der grossen Aïda zu verneigen, eine in ihrem Sarkophag mumifizierte Sängerin des Pharaos Takelotis, sie, die die charmante Ninon Vallin in ihrem Bungalow in Sydney zur Zeit der Tournée der grossen französischen Sängerin bei den Antipoden beherbergten?
Nicht für sie von nun an die 80.000 Bände, 100.000 Zeichnungen, Plakate, Textbücher, Programme, Akten, die die Werke, Interpreten, Komponisten oder Partituren von allen seit 1669 aufgeführten Werken betreffen; sie werden indessen stehenbleiben vor den Porträts von Madeleine Guimard, von Pauline Viardot, von Richard Wagner (letzterer von Renoir gemalt, dem Cosima immer die Kohlezeichnung Von Lenbach vorzog, die das Programm des historischen Wagner Konzerts in den Mauern des Schlosses von Montségur, Grafschaft Foix am 15. Juli 1984 illustriert)…
“Adieu notre petite table”, Leb wohl, unser kleiner Tisch, werden die von Massenets Manon Begeisterten vor dem Tisch-Klavier des Meisters von Saint-Etienne zu murmeln anfangen, diese Vestalin der Liebe, die der Schützling der Kaiserin Josephine: Spontini, dessen Klavier wir hier bewundern, nicht verleugnet hätte.
Von der Malmaison bis St - Petersburg sprechen uns die Hausschuhe von Diaghilev (Geschenk von Serge Lifar) von der glücklichen Epoche, als die Grosse Armee der Künste von ein und demselben Petitpas träumte, bevor die Mireille von Gounod und von Mistral, vom heiligen Russland zum stolzen Rumänien, sowohl in ihrer französischen Version als auch in der Uraufführung auf Provenzalisch - mit Hilfe von la Patti und la Vaillant - einstimmige Begeisterung erregte…
1875 : Die Opéra Garnier wird endlich eingeweiht (die Arbeiten hatten während des Krieges 1870 geruht) in der Gegenwart von Marschall Mac Mahon und seiner Gattin, von dem Lord Mayor von London, von seiner Majestät König Alfonso XII. von Spanien und seiner Mutter Isabella, von seiner Majestät dem König von Hannover, von dem Bürgermeister von Amsterdam und von einigen anderen grossen Namen. Charles Garnier, so heisst es, musste für seinen Platz bezahlen und fand sich verloren in einem Winkel der fünf Etagen von Logen, die den prachtvollen Saal im italienischen Stil, Rot und Gold, überblicken, bevor er zum Rang der Offiziellen von Mac Mahon selbst berufen wurde. Der Tempel war errichtet, das Dekor plaziert, die Akustik geprüft (und welche Akustik !) an diesem Dienstag 5. Januar um 8h, wie es auf dem Plakat angegeben ist, die Vorstellung konnte beginnen und sie begann mit dem 1. und 2. Akt aus Die Jüdin (Halévy Scribe) mit den Damen Krauss und Belval, den Herren Villaret, Belval, Bosquin, Gaspard ; dem 3. und 4. Akt aus Hamlet (Ambroise Thomas, Carré und Barbier) mit den Damen Gaymard-Lauters, Nilsson- Rouzeaux, den Herren Faure, Gailhard, Bataille, Dieu. Folgten dann das Frühlingsfest, danach die Kirchenszene aus Faust (Gounod, Barbier, Carré), eine der ergreifendsten Stellen der Partitur mit Mme Nilsson-Rouzeau in der Rolle der Margarete und M. Faure. Das Ballett Die Quelle (1. Bild des 2. Akts) und die Ouvertüre zu Die Stumme von Portici beendeten diesen grandiosen Abend. Die Schau konnte also weitergehen.
Opera Garnier, Paris France

Aber seit diesem Anfang werden wirtschaftliche Schwierigkeiten die Nutzung des Palais Garnier recht schwierig gestalten. Es wird nicht ohne Interesse für das zeitgenössische Publikum sein, sich selbst mittels der Tabelle von Einnahmen und Ausgaben unserer wichtigsten nationalen Bühne im Lauf der ersten zehn Jahre ihrer Nutzung eine Vorstellung zu machen.
Charles Garnier wird bis 1898 leben. Mangels eines Staatsbegräbnisses wie für Meissonnier und Gounod wird die Regierung seiner Familie 500F schicken. Charles Garnier hatte die Manieren der Republik so wenig gelernt wie die des Hofs.


Claude d’Esplas
Übersetzung : Dagmar Kuschke


Monsegur Vaillant sings to her own accompaniment at the piano
Soprano and concert pianist
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